Round road scars

Vendredi 27 mars 2015 à 12:04

et où que j'aille, peu importe où tu te tires, où tu te tailles, sur un bout de route ou de bras lisse, ça te suit à la trace, ça te traque et ton coeur pompe, tout t'épuise car c'est en toi que ça puise, que ça prend source vive, que ça te vide au ras, aride

Mioche Arde

Jeudi 12 mars 2015 à 9:52

foutu coeur ou coeur foutu
en forêts de ronces
ici un pétale sec, une tâche rouge là-bas, qui ne part pas, qui ne part pas
les épines plantent, percent d'un coup et le regard plat, je décompte les trous
je me couche lames dehors, épingles pelote, papillon plaqué papier et ces aiguilles dans les ailes, comme une viande embrochée
je me couche lames dehors et la nuit m'enterre

foutu coeur ou coeur foutu
c'est pas pour ce qu'il me sert

Live and leave, kids

Mardi 6 janvier 2015 à 2:15

à nouveau sans renouveau

Paris qui m'attend ruelles dehors, un peu cruelle toujours, cette ville encore et encore, vieille de ces courses aux trains du dimanche,
oublier les falaises immenses qui me creusent à la pioche,
mes coffres pas si forts contre mes coups trop francs.

à nouveau sans renouveau

des retours au bercail, faire son beurre et se battre, mordre la poussière entre les dents, sentir la poudre à canon et au pinceau, s'en farder le nez,
sortir et sourire, sourire, sourire, sourire.

Bodywar

Mardi 30 décembre 2014 à 22:06

C'est officiel, officier : mon corps nous lâche. 
L'arc dans mes épaules se tend et armé tire, mes yeux cernent sous le soir et ce noir, tout ce noir...
A genoux sur le carrelage blanc, le nouveau jour est déjà là et je m'y invite, la fête est finie mais je m'en traîne, m'en tape, je n'ai rien contre les épaves alors je m'épuise, petite peste tempête mais l'armure reste à terre, restinpeace alors tant pis, on se laisse là, c'est pas si mal, c'est pas si froid et le goût du sang, amuse-bouche derrière la bile, ça écorche, ça égorge mais tout ce rouge, c'est joli et c'est déjà ça.

Nightme

Mardi 23 décembre 2014 à 18:08

A 5 heures du matin, tout prend des airs de Los Angeles. Pas vraiment la gueule et dans les rues, aucun goût orange d'antidépresseurs mais au loin, les lumières vacillent mêmes flammes.

La nuit laisse derrière elle des sommeils profonds profanes, des cigarettes en bord de fenêtres, un peu de sexe au fond des bouteilles et un bleu irréel,
le ciel en plaque, une claque belle. Peinture, ce moment naissance, à jamais ma drogue

Mes yeux noirs de nuits blanches, j'espionne le lever, l'éveil, moi l'être qui dort peu ou pas et qui écoute les autres se plaindre sur l'Oreiller, sans amour, sans coucher.

Mes boyaux se tordent, le non-repos
et malgré la nausée, je me shoote bang ! bang ! l'âme au cobalt, un colt à étoiles et quand ça tombe, et quand ça sombre, je meurs, enfin un peu. L'insomnie me crève mais je tiendrai debout, devant, demain
Roi,
ce bleu mon amour.

Je cherche cette saveur dans toutes les nuits veillées,
que les heures se boivent comme des verres, jouent les filles en cavale tandis qu'on se ressert et qu'on s'enfonce, s'enfuit en elles, amantes claires et sans clémence, une seconde vie, une énième danse

que le visage pâle et cerné du petit matin justifie la fumée des autres,
la crasse des bars où on s'écroule, où on s'accroche, où on décroche, où on déroule les rues et leur tapis pour nous, grands chars nourris aux shots parce que lourds et couards, usés comme des ancres et puis l'argent crade qu'on tire des jeans pour se payer une ivresse rivée, nos ridicules virées, nos passages à vide, trop-très-passés, les poumons qu'on troue sous les briquets, l'épuisement du corps alors qu'on se traîne d'aube en daube dans la souffrance reconnaissante de vivre.


Parce que je suis vain et homme, je voudrais que tout ça ait un sens.


Arroz

Mercredi 29 octobre 2014 à 2:36

Thine

Jeudi 23 octobre 2014 à 14:22

"Je vais t'emmener dans une boîte super cool. Par contre, je ne me rappelle plus où c'est, je ne sais plus comment on y va et je ne sais pas encore comment on va faire pour rentrer, mais tout ça pour dire qu'il faut que tu me fasses confiance."

"File-lui un tampon si tu veux mais commande-moi mon double ti-punch."

"Il faut vraiment qu'on fasse attention, Mave : si ma mère me voit dans un club libertin, elle me déshérite."
"Depuis quand est-ce que tu as un héritage ?"
"Elle a une Clio 2 et une maison sur la plage."
"Une maison.
 Quatre planques collées avec du scotch et une boîte à lettres en carton pâte. Tu appelles ça une maison ?"


"J'aimerais bien habiter à Bourg-La-Reine. Quand tu ne sais pas comment ça s'écrit, c'est sexuel comme nom.

"Joyce en veut vachement au père du môme : il est cool mais il paraît qu'il ne l'aide pas financièrement."
"LE père ? Le jour de l'accouchement, il y avait 4 mecs différents dans la salle d'attente."
"Oui mais du coup, elle en a choisi un au hasard. Le moins riche, mais le plus beau. Avec le recul, elle se dit qu'elle aurait dû réfléchir."


"C'est chiant, cette jalousie. Toi, par exemple, tu ne m'engueules pas quand je t'abandonne pour aller coucher avec un mec dans les toilettes."
"Moi, non. Parce que je m'en fous et que quand je vais claquer des doigts, tu vas te ramener."
"C'est vrai. En fait, c'est toi qui me prêtes à eux."
"D'ailleurs, j'ai prévu de te faire fabriquer un panneau avec écrit "Elle s'appelle "Reviens"."

"Je vais avoir 25 ans cette année. 25 ans de branlette. Je n'ai pas de mari, pas d'enfant, pas de thunes... Je devrais m'acheter un chien. Au moins, j'aurais fait quelque chose dans ma vie. Non ? Non ?"
"Payer pour quelque chose, ça n'a rien à voir avec faire quelque chose de sa vie, Thine. Ou alors, les 250 paires de chaussures dans mon placard sont une preuve incontestable de ma supériorité."

"Si tu ouvrais un peu plus ta gueule, Thine, tu ne te retrouverais pas avec des strip-teasers Italiens en string au-dessus de ton visage ou des tentatives de viols par des baleines en jupe dans une boîte antillaise. Et vérifie le Métropolis : si c'est pour croiser "Les Anges de la télé-réalité, le retour", je préfère autant la soirée lesbienne du Cap Rouge."


"Ne t'en fais pas pour les taxis : j'appellerai ceux qu'on utilise pour les VIP de mon boulot."
"Pour une fois que tu m'es utile à quelque chose..."
"Clair. Profites-en, ça ne va pas durer
."

"Arno a intérêt à venir avec la voiture. C'est uniquement pour ça que je l'ai invité."
"Je salue l'intention mais je ne suis pas persuadée de la pertinence d'avoir demandé ça à un mec qui met 15 minutes à faire un créneau."

"J'ai ouvert un PEL, il y a 2 jours. Du coup, je me sens un peu plus adulte. Ca sert à quoi, au fait, un PEL ?"

"En restant optimistes, et en tablant sur le mince espoir qu'Arno a appris à conduire entre le moment où il a eu son permis il y a 4 ans et la dernière fois qu'il a tenu un volant, est-ce que tu connais le trajet en voiture ?"
"Non. J'essayerai de reconnaître l'autoroute."

"On est dans le RER le plus pourrave de Paris assise à côté d'un mec qui vient de demander à une nana si elle était "dalmatienne" au lieu de "daltonienne" en guise de tentative de drague et toi, tu portes un badge de couleur jaune plus gros qu'un élastique de capote XXL avec écrit "Vive la Gay Pride" ? Tu veux vraiment qu'on se fasse tuer, tout compte fait ?"
"Je n'y peux rien si ma veste est blanche, que j'ai une énorme tache sur le col et que je n'ai pas d'argent pour aller chez le pressing ou pour acheter une broche."

"Vu la conduite d'Arno, je t'avoue que l'idée de crever dans une voiture d'occasion en banlieue après une soirée animée par un DJ appelé Jay Style avec une gueule de coiffeur de chez Franck Provost, ça me tente moyen."


"Par contre, tu ne t'inquiètes pas : quand on va arriver à l'arrêt de bus, il va falloir qu'on traverse une allée dans les bois et il y a de grandes chances pour qu'on se fasse attaquer par des lapins."


"Dis, regarde mes seins. Tu ne trouves pas qu'ils ont grossi ? Je suis peut-être enceinte."
"La dernière fois que tu as baisé, c'était avec Arno et ça remonte à 1 ans. Et ton soutien-gorge push-up n'a rien à voir avec le fait que tu sois enceinte."

"Joyce a envoyé son môme dans une école où il n'y a que "des fils de...". Elle dit qu'au moins, elle est sûre qu'il n'y aura pas de noirs, pas d'arabes et pas d'homos."
"De la part qu'une Guadeloupéenne qui avait 11 ans lors de sa 1ère Gay-pride et qui s'est envoyée la moitié de Paris, dont tout le quartier de Belleville, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité."

"C'est bizarre que les mecs continuent à vouloir sortir avec moi. Pourtant, tu leur expliques à chaque fois à quel point je suis affreuse. Et eux, comme ils sont cons, ils te traitent de connasse. Alors qu'ils devraient t'écouter : tu me connais mieux que ma mère, même si tu bois autant qu'elle."


"Plus tard, si j'ai un gosse et qu'il ne me ressemble pas, je le vends. Tu sais bien que je suis égocentrique."
"Tu es surtout stupide."
"Et égocentrique."


"Qu'est-ce que c'est que cet endroit ? On dirait un coin spécialement aménagé pour des pédophiles."
"Et encore, attends de voir les lapins."


"Mave, c'est affreux : on va se faire violer comme des joggeuses. En plus, on est habillées comme 2 vieilles putes qui sortent du boulot."

"Surtout que le pauvre gamin, on ne peut pas dire qu'elle l'ait vraiment aidé à se lancer sur le chemin de la virilité : Angel, c'est joli, mais tu ne t'attends pas à voir inscrit sur son front "J'aime les chattes."."

Une fois dans la chaleur moite du Métropolis, Thine enchaîne les danses et les Redbull. Je lui paye un verre et nous observons les nanas dont la peau fait le tissu. Elle me prend sur ses genoux, caresse mes jambes et m'engueule parce que je ne l'ai pas prévenue qu'on voyait son soutien-gorge.
 

"Tu devrais écrire un livre sur moi."
"Peut-être un jour, Thine."

Hocmaze

Mercredi 22 octobre 2014 à 19:21

"Il est bizarre, Camé."
"Bizarre comment ?"
"Je ne sais pas, bizarre.
 C'est Helio qui m'a raconté."
"Toujours du côté des nanas, toi, pas vrai ?"


Le soleil d'été l'automne se plaque sur les feuilles.
La drogue les fait paraître pépites.
Faire l'amour pour la beauté du geste, hein ?
Une seule phrase en ronde dans ma tête depuis que j'ai tué le Chapelier.
Mes amis aiment la purée, tes armes vont le sentir passer.


.

Dimanche 7 septembre 2014 à 7:29

Mes mains et mes pieds ont gardé la forme des kilomètres et "Je ferme les yeux quand c'est toi qui conduis" mais tes billes restent grises et ta bouche ou-verte en 2, tes lèvres qui me demandent si tu dois changer de chanson pendant que je voudrais frotter ma langue sur la tienne. 

Bientôt, tu rentres et puis tu te tires, la valse des "bye bye baby don't cry", la salve des "Je te serre mais je me taille" et moi l'urbaine, la Paris-bercail, bambabadam, femmemâle, bite-hume et mac à dames.

Tu me dis toujours "Essaye de te souvenir" mais dans ma tête, c'est la maison de passe, tout baise et se reproduit et ma peau ressemble à du cuir rude alors ta douceur qui coule comme une huile, ça lisse mais ça s'enfuit.
Je te répondais : je crois que ton corps garde mes souvenirs comme je garde tes sommeils nus et ton dos moite contre lequel je me frotte, je me tâte, me touche pendant que tu dors de pierre et que ma main s'agite.

Je te regarde, toi, ta poitrine blanche et tes seins de lune, qui pointent sous mes doigts, que je pétris petits pains, mes pattes sous les draps. Tu dors comme d'autres prient et tes mains font des triangles où se couchent tes joues.
Le jour vient et si la fatigue fuit, je m'allonge, me cambre à toi, même si tu me tiens plus chaud qu'un feu de bois, ton parfum de sommeil et mes cigares qui te fument en caresses.
Eveillé tard, je croise l'heure qui remplit le ciel des mêmes lacs qui creusent dans tes yeux ; et le blanc de la ville au matin lent sur le bout de ton corps Longmuraille.
Je devine tes jambes après ton cul, planquées sous la couette qui joue les mers plissées, et j'hésite à les écarter pour venir en toi et m'endormir à l'intérieur mais si tu n'es pas romantique, moi je suis un peu gentilhomme alors je couche sans le faire avec toi et je me tourne face cendrier pour fuir dimanche qui se faufile au carreau et la pensée de te faire l'amour pour le plaisir de te réveiller, rappeler ainsi à mon sexe qu'il ne se tend que pour le tien.

Week-end chez ta mère

Jeudi 31 juillet 2014 à 11:29

Elle a plongé ses lèvres dans le jus de fruit avant de les appuyer contre ma tempe. Sa bouche a déposé un petit cercle frais et sucré dans ma terre aride de peau, comme un lac en été.

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