That's my girl

Dimanche 7 mai 2017 à 10:22

Et tandis que les autres se retranchent,
se cachent dans des cases, 
reste Moi seule, la peau de sel, jambes souples entre 2 caves,
sous les gars simples et sages
qui de nuit se changent
en oies blanches que l'on gave.

Bâtard sensible

Dimanche 30 avril 2017 à 4:58

Alors je réponds que tout va bien.
Parce qu'en cet instant, comme au feu d'un autre, rien ne sert de brandir l'exacte et évidente vérité, dans mes mots claques et drus.

L'un de mes faux mensonges, le plus solide.

Ainsi, je vais toujours bien, suis toujours au mieux, talons et tête au sol, froids comme pierres.
Quelqu'un me répète, tout au fond de ma tête : "Tu ne tomberas pas".
Je ne tombe pas.
Que faire d'autre ?
 

KINGAL

Dimanche 30 avril 2017 à 4:39

Et si je m'escrime à enfiler broches et aiguilles aux pieds, rouge à bouche, minois fardé,
c'est pour maquiller le gars sous mes seins,
féminiser ses costumes et ses cravates, le prendre moins mâle, le rendre moins moi,
un semblant de reine sur le despote potentat.

Toi, 2011

Dimanche 30 avril 2017 à 3:54

Je voudrais n'être plus rien de moi.
Juste redevenir cette misérable chose, qui sort et se traîne au bar
et boire,
qu'une bouche et des jambes, que tout écarte et cambre,
ne plus aimer autre que ce monstre étrange, qui a ma seule descente et un peu de ma gueule.

Swimming Stone

Dimanche 12 mars 2017 à 4:03

Dans mes alentours, les gens se rangent et moi, j'enrage.

Rêche d'être, pour jamais à toujours, ce nageur au dos dur et aux bras forts, tout en bas de cette tête haute et de l'eau,
hors,
mais qui en galère s'embarque et loin des berges,
dérive,
et loin des barges,
n'en mène pas large.


 

Memento Mori

Dimanche 23 octobre 2016 à 10:18

De la possibilité d'échouer, quand on me ressemble.

Quelle gueule est-ce que cela peut avoir, de perdre ? 

[...]

Vendredi 21 octobre 2016 à 9:32

Je suis l'enfant trop gâté d'un siècle qui m'est inconnu

et qui sans cesse m'échappe et me fuit comme une eau claire refusant mes doigts. Ma vie aura tenu à quelques fils souples autour de mes poignets et de mon cou, à jouer l'être humain que je ne suis pas.

Epitaphe #3

Dimanche 2 octobre 2016 à 13:19

Rends-moi mes Démons, monde trop saint.

[...]

Lundi 12 septembre 2016 à 20:35

C'est pas le soir.

Des vracs de choses, de chiantes que je dois, que je dois pas, je sais, je sais, et je ne fais pas, putain 
mais pour boire, ça, par contre...
Ouais.
Je bois bien.

C'est pas le soir mais c'est pas le jour qui me dérange parce que je le suis déjà pas mal
ou pas bien ?
Le matin qui tombe et qui me relève,
toutes les aubes devant ma fenêtre, comme un ordre pas tendre 
moi, la chair hachée en tas, comme un brouillon terminé,
de la rouille sous cette tronche de fer, ce roc que je burine, à poings-piolet

//

Tout ça, tout toi, c'est pas la vie pour. 
Et peur, c'est pas ton genre, non plus,
Ta rage, ta hargne, ça vient de plus grand, de plus loin
d'un truc un peu plus tien

ce pantoche bien huilé dont le sourire craque, et les larmes qui sèchent net en-dedans,
là où c'est froid, au large des yeux communs

Allez... Récupère, racle un peu de toi
Ce qu'il en reste, et ce que t'en rêves, parfois, entre 2 lattes de sommeil
Ramasse ce que t'en veux, ce que les autres violent pas,
et barre-toi dans tes rades, taille-toi

Parce que ce soir, c'est... Hé ! Crève pas !

Ce soir, c'est pas le soir, crois-moi.

Beachood

Jeudi 21 juillet 2016 à 20:55

Mes escarpins sur la terre crème et les seins moulés de blanc, je patiente à la lenteur du barman, son ballet simple devant ses verres en guirlande. L'horizon est à boire.

Tout près de ma nuque, deux bouts de gamines, cul sur plastique, une canette dans leurs phalanges minces. Le corps fait femme, déjà. Je respire le soleil dans leur crinière, ces rideaux blonds qui capturent la plage ; des lunettes rondes couleurs vers le ciel et le sucre séché sur leurs lèvres pétales, où plongent les cigarettes, dont s'échappent les lattes.

C'est la seule plage que j'aime. Parce qu'elle est fausse et simple, et qu'elle n'en devient une qu'en été.

Et à nouveau sous mes pattes d'enfant sauvage, la rugue du sol dans ma plante, la bourbe sur mes jambes, sirènes trempées, cette odeur d'algues et de rivière. Ma peau se change, se charge d'eau, devient tissu humide, un papier de paquet cadeau.
Je retrouve ces brûlantes heures étirées, le sable qui décore mes cuisses et en rapporter chez moi le soir, une dernière trace sur la route au revoir.

Je le regarde au comptoir, en coin de fenêtre, cet enfant-moi passé qui guette ses frites brûlantes barquées ; l'oeil pétille sur la pointe des pieds et tout ce qui compte en cet instant, ce sont ces allumettes dorées qui saupoudrent de sel le soir qui glisse. Puis en cet autre, et ses suivants, 

On ne joue plus dans la même cour, petit, mais je te garde près, là où je t'ai laissé.

Me reste-t-il aujourd'hui de ces oiseaux de bonheur entre chaque cil, à chaque verre qui se remplit et que je vide comme une noyade, ma longue dérive ?
Mais l'essentiel, soudain, m'interroge dans la voiture : ça suce, dites-moi, les Lolitas nicotinées ?

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