D'adieu Denfer

Vendredi 25 septembre 2015 à 15:46

J'aime bien, ce nouveau trou, même si tu ne pénètres plus le mien.
Ce bout de monde Parisien te va bien, mieux au teint et au train de vie, moins décousu que mes fuites de gares ou mes "Garde à vous !".

Surtout à moi.

Tes têtes de gamin rêveur, trop gentil pour être vraiment con, et ta petite gueule dont je me fous, moi qui ne ferme jamais la mienne.

Il est loin, le temps des soirées à toutes les portes, les couples emmêlés pelotes dans le noir, les heures de nuit que l'on comptait bouteille après bouteille, chaque regard plus trouble, chaque geste plus vague et dont l'écume, bruyamment, nous ramenait rincés, long voyage jusqu'au matin.

Puis, il a fallu grandir ou faire semblant mais tu t'es quand même barré en emportant Helio et Dimeh, tous les autres derrière, plus loin des dérives, que j'ai l'impression d'avoir vu disparaître et avec eux, mes 20 ans si vite sucés, coincés si fort entre les bras.

Assise dans le fauteuil mousseux que tu ressors pour moi chaque fois qu'on emporte les briquets et les manteaux, je parviens à retrouver des paillettes d'adolescence, flocons gelés, perdus au milieu de l'herbe que tu achètes à prix d'or dans l'après Paris. Helio parle toujours, toujours autant, autant de tout. Dimeh a repris du muscle, perdu des plumes et du poids, éclate en rire et claque ma paume entre 2 pintes de rhum, mes remarques sodomites,

"T'es un peu mec, toi, pas vraiment nana ! Et tant qu'on en parle, cette gonzesse, l'autre soir, sa chatte, je te raconte pas... !"

J'écoute et je nous regarde un peu, eux et moi, l'intrus toujours bienvenu, la "Ne vit pas là". Je les regarde garder dans les yeux des étincelles de quand "On n'était pas si grands", même si Dimeh approche les 40, avec Helio qui joue la  p'tite mère qu'on a déjà tous, et dont on se passe bien. Je les regarde sans les connaître, jamais, à leurs côtés par hasard, dans la recherche vaine d'une insouciance jamais reçue.

ProVerb

Vendredi 18 septembre 2015 à 12:40


Les personnes qui vous répètent vaillamment
"N'aie pas peur d'être différent !"
seront toujours les plus préoccupées par leur petite normalité.

[...]

Night talking

Jeudi 23 juillet 2015 à 15:56

T'es bien pâloche, ma môme.

C'est quoi le truc, avec ta tronche ? Le retour du Sommeil-sans-merveilles, du repos pas top mais pas trop ?
Si c'est la nuit que tu traques, c'est pas dans le rond de la 'teille ou les tessons sucés de trottoir que tu vas la retrouver, ta caboche en pause-veille.

Ouais ouais, c'est vrai, tu t'assommes moins. Les verres se font plus rares entre tes reins, je vois ça, je vois bien que tu bois, toujours, mais que pour toi, c'est queud'rien.

Puis, tu nous refais ta belle, ta fière très femme, hein ! et tes talons, tes courbes qui chavirent à charmes et les pines qui se dressent mais qui rament parce que le mec dans ta tête, il aime le beau et les costards, pas les tanches, les taches, pas les tocards.
Tu fais plus bonne que figure, tu sais, avec tes sapes à cul, tes yeux pierres noires et le collier lourd de cernes qui se pend dessous, ouais ! c'est quelle marque, tout ça ? DiorChanelPrada ?
 et tous ces trucs posés sur tes seins serrés dans le creux du cuir, parce que t'en as plus que de coeur.

Tu tangues, là, p'tite mioche. T'as peut-être pas envie de parler. Mais si t'as plus de langue, il reste des jambes et va falloir que t'apprennes à t'y tenir ou bien à tracer.
 Parce que le bordel qui "piaf" sous ton crâne-oiseau, c'est pas demain, pas gagné que ça va s'envoler.

Lover is Boyish

Jeudi 4 juin 2015 à 9:51

mon coeur à coup de Chartreuse on s'éclipse on s'écarte on s'éclate la rate le cul erratiques petits cons sans cervelle mais sincères et tes seins, ma belle, ma gueule, ma Celle
à cheval je te monte à cru et tu montres d'un cran d'un quart de tour, ma queue dans tes trous pour toi, partout
tu me traites quand je te touche - tocard ! - et pourtant, petite, au bout du monde moi je te porte, je te prends au lit au mot et sur ma vie entière ma nuque mon dos tu me supportes, me soupires, souvent, moi connard, de mon grand noir je te salope mais rien à faire et t'enfuir je t'en foutrais parce que
lèche-moi te dire mes mots-cognes, mes moqueries de mec miné-minable mais rivées à tes rires à tes reins et si je devais crever, que ce soit dans les tiens je t'en prie, crois-moi, si je m'enchienne, c'est pour oublier mes fers mes freins mes chaînes car plutôt mourir que d'avouer que te dire que d'écrire que je t'.

M.

Burride

Vendredi 24 avril 2015 à 17:54

Mon toit, jolies ruines. Ma chambre a vomi les bouts de ma vie dans le couloir et en cuisse légère, j'en enjambe les morceaux, les gravats de ce que j'ai accepté, de ce que j'ai enfermé en tour et à clé, de ce dont je n'ai jamais vraiment parlé.

Au milieu des miettes, mon corps active. Bouche pleine sur la bouteille qui se vide, cul à l'heure ou l'air d'été, mes mains sans bagues inlassablement sales ensevelies, dans les souvenirs et la poussière, ramassent les amas, des "moi" en tas. Épaisse pas haute, hein. Je tiens sur mes talons-trottoirs, je tiens dans des cartons, je tiens dans les placards.


"C'était toi, avant que j'existe." A l'intérieur de ma tête, l'Adulte se marre. "Jette, ça me fera de la place."


Petite mémoire, je mets sous terre des moments de vie dont tu ne te rappelleras jamais. Je sais que c'est dur, servir de cendrier, et la maladie qui ronge, ça ne t'arrange pas. Mais juré un peu, je te garde en moi. Tu seras mon train cassé dans une gare, au quai délaissé, et ses passagers immortels qui passent le temps à le regarder passer.

Épitaphe #1

Jeudi 9 avril 2015 à 16:14

On en reparlera après mon orgasme

Round road scars

Vendredi 27 mars 2015 à 12:04

et où que j'aille, peu importe où tu te tires, où tu te tailles, sur un bout de route ou de bras lisse, ça te suit à la trace, ça te traque et ton coeur pompe, tout t'épuise car c'est en toi que ça puise, que ça prend source vive, que ça te vide au ras, aride

Mioche Arde

Jeudi 12 mars 2015 à 9:52

foutu coeur ou coeur foutu
en forêts de ronces
ici un pétale sec, une tâche rouge là-bas, qui ne part pas, qui ne part pas
les épines plantent, percent d'un coup et le regard plat, je décompte les trous
je me couche lames dehors, épingles pelote, papillon plaqué papier et ces aiguilles dans les ailes, comme une viande embrochée
je me couche lames dehors et la nuit m'enterre

foutu coeur ou coeur foutu
c'est pas pour ce qu'il me sert

Live and leave, kids

Mardi 6 janvier 2015 à 2:15

à nouveau sans renouveau

Paris qui m'attend ruelles dehors, un peu cruelle toujours, cette ville encore et encore, vieille de ces courses aux trains du dimanche,
oublier les falaises immenses qui me creusent à la pioche,
mes coffres pas si forts contre mes coups trop francs.

à nouveau sans renouveau

des retours au bercail, faire son beurre et se battre, mordre la poussière entre les dents, sentir la poudre à canon et au pinceau, s'en farder le nez,
sortir et sourire, sourire, sourire, sourire.

Bodywar

Mardi 30 décembre 2014 à 22:06

C'est officiel, officier : mon corps nous lâche. 
L'arc dans mes épaules se tend et armé tire, mes yeux cernent sous le soir et ce noir, tout ce noir...
A genoux sur le carrelage blanc, le nouveau jour est déjà là et je m'y invite, la fête est finie mais je m'en traîne, m'en tape, je n'ai rien contre les épaves alors je m'épuise, petite peste tempête mais l'armure reste à terre, restinpeace alors tant pis, on se laisse là, c'est pas si mal, c'est pas si froid et le goût du sang, amuse-bouche derrière la bile, ça écorche, ça égorge mais tout ce rouge, c'est joli et c'est déjà ça.

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