Dimanche 7 juillet 2024 à 1:37
En ton absence, mes travers redeviennent célibataires.
Je fume et bois trop, bien sûr, parce que ma bouche est immense et qu'elle s'ennuie de tout et de toi. L'appartement se macule de ma flemme, des restes trop vite mâchés de ces jours qui glissent en huile vaine. La table basse se peuple d'affaires abandonnées, à la fois vestiges et champs de bagarre.
Ici, une sacoche à la bouche béante.
Là, un chapeau que je n'ai pas porté.
Mon temps passe dans le salon.
La cuisine déborde, je dors dans le canapé.
Heureux et esseulé, je récupère mes droits sur l'endroit.
Juillet est arrivé sans tes rires et tes cheveux de sirène sur mon oreiller moite. Dans le lit, les cauchemars précipitent mes réveils brusques, en piquètent le tissu lourd de mes nuits courtes. Tout pue l'été et Paris reste plein. Je voudrais lui serrer la ceinture autour de son ventre rond, à ma ville-mannequin, qui m'évide par petits bouts juteux, comme la chair d'un fruit frais.
La chanson dit : " Autant s'aimer.", alors je me sème chez nous, je plante un peu partout ; à mes façons sans manière, pour que tu me retrouves plus vite, que tu me restes dans le coeur et droit dans les yeux. Ton visage devient flou et flotte au large. Tu n'es pas si loin. Ton départ me laisse des trous à ne pas combler. Je pars, s'il te plaît, attends-moi. J'aime cet étrange gouffre après l'au revoir, cette absence du "nous" et ce retour au soi.
Puis, la veille arrive et tout doit revenir ce cocon gracile aux grands bras, pièces propres et vêtements envolés. Je laisse place au beau, à cette vie qui revit avec tes pas.
Tu m'attendras ? Tu m'attendras, je reviens.
Vivement demain.
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