Je n'ai plus vraiment le sentiment d'être quelque chose de correct. La simple impression d'écouter de l'opéra et d'ouvrir la bouche quand cela ne me chante pas. Un peu de vide et je n'ai pas mal. La tête pleine d'air, les doigts en araignées, bagués d'argent arqués, l'esprit en brume d'air, et dans le coeur, un peu de fer. Etrange pantin, que ce mental troué, qui bat la breloque plus souvent que la chamade. Je tape, tape sur mes touches, mes tâches, me pianote sans "en vie", vaguement, jusqu'aux veines, vainement, vané. Simule, simagre sans grimace petit tas, et te tâcler le crâne à coups de claque quand ça déconne, quand ça se dérobe. Tu ne sais pas trop, tu ne sais pas quoi. Pour un peu, tu souris, ça s'étire, s'étale sur ton visage comme un rouge mal posé. Tu es mal placé, mal pensé. Et puis tout là-haut, sans rire, ça déraille. Quelque chose de raté. Tous les soirs, les petites plaquettes que je mélange, avale au goulot des bouteilles arrangées, dérangées, moi avec. La scène est un peu longue, le rideau du tomber un peu loin, un couperet mal aiguisé. De tout ce qu'on me dit, je me cogne, m'en cagne, m'en cage la carapace. J'écoute peu, et je peine. Ne plus penser, rester chez soi, à panser les plaies bien taillées, soi-même creusées. Je ne comprends pas tout ce que j'écris, je ne m'explique pas ce que je suis. Et toute cette eau, je ne sais pas trop d'où ça vient. Le soldat n'est plus si fier, le soldat n'est plus si droit.

 
A la guerre comme à la guerre, mon gars.
 

Ne parlons jamais de vous

Mercredi 11 avril 2012 à 0:26


Je fais semblant de m'intéresser
à mes propres problèmes.


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Dear-dear-Bro

Jeudi 1er mars 2012 à 9:08

On s'est bâtis un moment de nuit, comme d'autres clouent des cabanes.
Ca sent le bois et la menthe entre nos doigts de rois, qui tiennent verres et briquets, droits comme des phares en mer. De la nourriture pour adolescents heureux, une fête foraine sur le canapé blanc.

On parle doux, on parle d'eux.
Les paroles fusent fuient, au large du balcon sans fleurs. On se grille là, brillants, ouverts-couverts au vent du soir.

Petit à petit, mon sourire se déraye.

Et la cigarette contre les rideaux à vif qui rougissent le sombre, une aube avant l'heure, pendant que l'on crie à la ville sans fond sans fin, des chansons de foire à l'horizon. En août s'y esquissera une grande roue.

Eveillés trop tôt entre le clair du matin, deux bouts de corps englissés. Tes bras immenses entre les miens, un "Ensemble" en coque de couette. S'en-lassivement-lacer, mes boucles sur ton coeur, et dans ce ballet tendre, s'ensommeiller.

Tout près des fenêtres, Paris blanc de brume pendant que le café se cuisine, du noir dans les tasses et ta main de paravent, sur mes épaules craquées. Tu es juste assez haut, et te poser sur ma tête de merle moqueur, juste assez grand pour m'entourer.

Cette petite, toute petite sensation d'être normale, tandis que tu pars retrouver le garçon de ta vie, et que je redeviens homme de la mienne.

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La vieillesse du marin

Mercredi 29 février 2012 à 1:11



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A la longue, tout ça se tasse, se froisse en mare, en masse, entre mes mains comme des secondes lasses, dans des instants plus cons, plus noirs que mes yeux de marin noyé, que mes muscles durs et d'hommes, qui ne servent qu'à brasser le vent, enlacer du vide, évidemment. Tu vois, j'ai de la force et de la poigne, de la gagne, tellement que j'en crâne, que j'en cane. J'ai trop de vols derrière les ailes, trop de violence et peu de lestes. Jamais je ne lâche, jamais je ne largue, rien et ça me drague, me nargue au loin, au large.

Tu flottes de peu, capitaine.

Hijasnoches

Vendredi 20 janvier 2012 à 18:59

 
Et moi, je sais pas trop quoi te dire, gamine, qui me demande, tu me quémandes, là debout, à me faire la manche, de ces trucs-filles qui empestent le sucre et toutes ces couleurs pour toi et tes mioches de sourires, pour que t’arrêtes, que tu chiales pas. T’es pas plus moche, pas plus fragile, va, que toutes les autres des autres nanas, qui se trouvent un peu folles alors qu’elles ont juste quelque chose de fêlé, des cases et de la magie en moins, pis un bout de vie un peu naze en coin de rue, comme l’air de rien, et toi qui fais que pleuvoir, pleurer du noir parce que t’en ivres et t'enivres, tes yeux avant de sortir entre bêcheuses, qui se foutent du brillant et du parfum en paquet, pour que la nuit vous ressemble, quand vous vous pointez qu’au matin, cassées d’alcool sur vos conneries et vos talons, à vous rattraper par les doigts pour pas manger le pavé, et vous écrouler à côté de moi quand je pionce sur la bouteille, la môme entre les pattes et sa tête blonde sous les songes, quand on reste, quand on se serre, tous un moment, on s’agonise et on s'endort.
 
 
Puis sans prévenir, on revit.

I. Never be a Dog's portrait

Samedi 3 décembre 2011 à 21:19

10 $ you still a virgin

Mardi 22 novembre 2011 à 22:37

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Et toujours, convaincre les filles,
leur souffler qu'elles sont minces mignonnes mirages et miracles, sentent bon et belles à bouffer, ces mèches à leur cou, nous mômes à leurs pieds,

des yeux au ciel et bouches aux anges, aux hanches, au pieu les pions et dieu qu'on les aime, cons mêmes et même quand, on s'en fout, on s’en mêle, tous grands salauds, jolis parleurs, à jouer ce rôle un peu connard, un peu bâtard,

jusqu'à la fin du monde.

Gentleman

Samedi 15 octobre 2011 à 3:06

Même avec des médicaments plein le nez et au coin des lèvres l’envie de se finir comme d’autres y calent des cigarettes, j’aurai toujours la force de répondre à la bêtise et aux seins de Thine, dresser ma carcasse pour la rejoindre au bar, la faire rire parce que je bois trop, trop fort, me moquer de ses rêves et de sa vie, tout ça pour lui rappeler que derrière mes vestes et mes litres de rhum soir après soir, c’est bien moi, le mec.

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S'y traînent les cuillères

Lundi 15 août 2011 à 13:38

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J'ai parfois l'impression
d'être une petite théière,
dans laquelle tout infuse,
se noie et s'arôme sans fin, à m'ambrer ce corps de tête, rond fumant et fragile.

Don't love you, Kurt Cobain

Dimanche 17 juillet 2011 à 18:35


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Ils m'avaient couché sur leurs genoux parce que j'étais la plus petite.
Allongée tout contre leurs entrejambes, leurs coudes dans mes côtes et la tête, l'alouette, comme prête à tomber, j'écoutais Nirvana de travers, hurler dans cette fin de ciel bleu. 
Une journée nommée 13, un con-ducteur drogué, bien trop heureux, la voiture tanguée, leurs rires et jeunes à répéter

"On aura crevé en écoutant du rock".

Le voyage m'a fait sourire.

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