Human / Being / Beast

Mercredi 13 juillet 2016 à 12:04

T'as beau dire, t'as beau en rire, ton corps, on te l'a filé pour faire genre. Humain pas plus, mais pas moins.

Et quand je te regarde les canines, ma belle, tes bras découpés, ta gueule décalquée, je me dis que c'est bien dans la cage aux monstres, qu'on a dû te trouver.

Épitaphe #2

Lundi 11 juillet 2016 à 16:57


Je ne suis pas le mec de mes rêves.

Abriair

Mercredi 11 mai 2016 à 10:05

ce matin,
brume de ciel et bruits d'oiseaux,
tempes qui tapent,
bonjour parquet, bois petits pieds
la gorge râpe par points
une aiguille de tatouage, ou des mots avant-hier, cachés dans ma trachée
mes mains aux doigts peints, sentent le fumé, parfum de riz chaud
l'envie pas sortir, reposer l'autiste, le tapi sous ma peau

respire, petit,

respire

Kido

Mercredi 23 décembre 2015 à 20:28

Et souvent, je me fixe, la face bien droite pour ne pas te la montrer, pas la perdre, pas la pencher.

Où sont passées nos errances ?

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Heureux, ce gosse en moi, qui s'est nourri damné en années, de soirées en saletés, son corps de fille fraîche, chair à serrer, et son coeur de brute bête, bête à buter.

Tu n'es pas infâme. Plutôt affamé.

Et je t'embarque pour ton tour de cirque, ton tour de piste, beau de cabot bâtard, et ça fait le lion au lit des puces, où on te taille des pipes, où tu te tailles des parts. Tu aimes ça, ton corps qui couche et se cache entre les jambes, contre 2 seins ronds, entre 3 bars.
Autour, tous les mecs comme toi, affairés à fourrer, la carte dorée qui rentre et sort et rentre et sort, jusqu'à se vider, et ces peaux humides sous mes reins, jouir par derrière, et putain ! cette lueur de rose ville, c'est ton oeil d'alcool qui vrille mais on est déjà demain ?

Gamin, vraiment, je ne sais pas trop quoi faire de nous, plus trop quoi foutre de toi, qui t'enfuis et qui t'en fous. Et je te suis inlassable, te talonne sans te lâcher, tente vaguement de te raisonner : mais tu vois bien qu'on ne court plus des nuits à l'aube, on ne fourre plus à tout va, presque plus, enfin, presque pas.

Mais ! tu me gueules, "Les jolis autres et leur vie de merde !" 

ça te tue un peu, je comprends bien, ouais, ça ne te tente pas. 

Je te paye des verres et des virées, je t'emmène faire la queue au comptoir, au fond fin des filles en file, même si je t'engueule, même si je t'aligne : oublie-les, tes 15 shots pour 4 chattes éclopées ! tout ce bordel, merde ! et pour te faire oublier qu'être rangé plutôt qu'en rage, laisser filer les bonnes sans les bourrer, prendre du repos au lieu de se vider, c'est trop calme, ouais, mais ce n'est pas si mal. Mené.

Mais encore, tu m'attrapes les doigts, à me faire courir dans les gares pour y voler des trains et rouler quelques heures, très grandes, au loin, chercher quelque chose pour te remplir l'estomac, peu importe qui, souvent n'importe quoi, mais faire oublier que toi et moi, le Propre, on ne connait pas et que sans rien de ce Noir, toujours, on meurt de faim, on crève de froid.

Et j'ai beau faire la sage, là, les yeux cernés fermés, je ne suis pas sûre de nous, pas sûre de moi. Je compte les erreurs, les heures de sommeil sur le chemin, oubliées. Et te ramener au paddock au petit matin, dans ses minutes neutres bien triées. Te coucher à demi-mort, te laisser cuver.
Et de nouveau à terre, s'interroger.

Ces putain d'errances, bordel, où sont-elles passées ?

D'adieu Denfer

Vendredi 25 septembre 2015 à 15:46

J'aime bien, ce nouveau trou, même si tu ne pénètres plus le mien.
Ce bout de monde Parisien te va bien, mieux au teint et au train de vie, moins décousu que mes fuites de gares ou mes "Garde à vous !".

Surtout à moi.

Tes têtes de gamin rêveur, trop gentil pour être vraiment con, et ta petite gueule dont je me fous, moi qui ne ferme jamais la mienne.

Il est loin, le temps des soirées à toutes les portes, les couples emmêlés pelotes dans le noir, les heures de nuit que l'on comptait bouteille après bouteille, chaque regard plus trouble, chaque geste plus vague et dont l'écume, bruyamment, nous ramenait rincés, long voyage jusqu'au matin.

Puis, il a fallu grandir ou faire semblant mais tu t'es quand même barré en emportant Helio et Dimeh, tous les autres derrière, plus loin des dérives, que j'ai l'impression d'avoir vu disparaître et avec eux, mes 20 ans si vite sucés, coincés si fort entre les bras.

Assise dans le fauteuil mousseux que tu ressors pour moi chaque fois qu'on emporte les briquets et les manteaux, je parviens à retrouver des paillettes d'adolescence, flocons gelés, perdus au milieu de l'herbe que tu achètes à prix d'or dans l'après Paris. Helio parle toujours, toujours autant, autant de tout. Dimeh a repris du muscle, perdu des plumes et du poids, éclate en rire et claque ma paume entre 2 pintes de rhum, mes remarques sodomites,

"T'es un peu mec, toi, pas vraiment nana ! Et tant qu'on en parle, cette gonzesse, l'autre soir, sa chatte, je te raconte pas... !"

J'écoute et je nous regarde un peu, eux et moi, l'intrus toujours bienvenu, la "Ne vit pas là". Je les regarde garder dans les yeux des étincelles de quand "On n'était pas si grands", même si Dimeh approche les 40, avec Helio qui joue la  p'tite mère qu'on a déjà tous, et dont on se passe bien. Je les regarde sans les connaître, jamais, à leurs côtés par hasard, dans la recherche vaine d'une insouciance jamais reçue.

ProVerb

Vendredi 18 septembre 2015 à 12:40


Les personnes qui vous répètent vaillamment
"N'aie pas peur d'être différent !"
seront toujours les plus préoccupées par leur petite normalité.

[...]

Night talking

Jeudi 23 juillet 2015 à 15:56

T'es bien pâloche, ma môme.

C'est quoi le truc, avec ta tronche ? Le retour du Sommeil-sans-merveilles, du repos pas top mais pas trop ?
Si c'est la nuit que tu traques, c'est pas dans le rond de la 'teille ou les tessons sucés de trottoir que tu vas la retrouver, ta caboche en pause-veille.

Ouais ouais, c'est vrai, tu t'assommes moins. Les verres se font plus rares entre tes reins, je vois ça, je vois bien que tu bois, toujours, mais que pour toi, c'est queud'rien.

Puis, tu nous refais ta belle, ta fière très femme, hein ! et tes talons, tes courbes qui chavirent à charmes et les pines qui se dressent mais qui rament parce que le mec dans ta tête, il aime le beau et les costards, pas les tanches, les taches, pas les tocards.
Tu fais plus bonne que figure, tu sais, avec tes sapes à cul, tes yeux pierres noires et le collier lourd de cernes qui se pend dessous, ouais ! c'est quelle marque, tout ça ? DiorChanelPrada ?
 et tous ces trucs posés sur tes seins serrés dans le creux du cuir, parce que t'en as plus que de coeur.

Tu tangues, là, p'tite mioche. T'as peut-être pas envie de parler. Mais si t'as plus de langue, il reste des jambes et va falloir que t'apprennes à t'y tenir ou bien à tracer.
 Parce que le bordel qui "piaf" sous ton crâne-oiseau, c'est pas demain, pas gagné que ça va s'envoler.

Lover is Boyish

Jeudi 4 juin 2015 à 9:51

mon coeur à coup de Chartreuse on s'éclipse on s'écarte on s'éclate la rate le cul erratiques petits cons sans cervelle mais sincères et tes seins, ma belle, ma gueule, ma Celle
à cheval je te monte à cru et tu montres d'un cran d'un quart de tour, ma queue dans tes trous pour toi, partout
tu me traites quand je te touche - tocard ! - et pourtant, petite, au bout du monde moi je te porte, je te prends au lit au mot et sur ma vie entière ma nuque mon dos tu me supportes, me soupires, souvent, moi connard, de mon grand noir je te salope mais rien à faire et t'enfuir je t'en foutrais parce que
lèche-moi te dire mes mots-cognes, mes moqueries de mec miné-minable mais rivées à tes rires à tes reins et si je devais crever, que ce soit dans les tiens je t'en prie, crois-moi, si je m'enchienne, c'est pour oublier mes fers mes freins mes chaînes car plutôt mourir que d'avouer que te dire que d'écrire que je t'.

M.

Burride

Vendredi 24 avril 2015 à 17:54

Mon toit, jolies ruines. Ma chambre a vomi les bouts de ma vie dans le couloir et en cuisse légère, j'en enjambe les morceaux, les gravats de ce que j'ai accepté, de ce que j'ai enfermé en tour et à clé, de ce dont je n'ai jamais vraiment parlé.

Au milieu des miettes, mon corps active. Bouche pleine sur la bouteille qui se vide, cul à l'heure ou l'air d'été, mes mains sans bagues inlassablement sales ensevelies, dans les souvenirs et la poussière, ramassent les amas, des "moi" en tas. Épaisse pas haute, hein. Je tiens sur mes talons-trottoirs, je tiens dans des cartons, je tiens dans les placards.


"C'était toi, avant que j'existe." A l'intérieur de ma tête, l'Adulte se marre. "Jette, ça me fera de la place."


Petite mémoire, je mets sous terre des moments de vie dont tu ne te rappelleras jamais. Je sais que c'est dur, servir de cendrier, et la maladie qui ronge, ça ne t'arrange pas. Mais juré un peu, je te garde en moi. Tu seras mon train cassé dans une gare, au quai délaissé, et ses passagers immortels qui passent le temps à le regarder passer.

Épitaphe #1

Jeudi 9 avril 2015 à 16:14

On en reparlera après mon orgasme

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